Bonjour Coline et Pierre-Yves, pouvez-vous nous présenter CAROT’ et votre solution innovante ?
« Carot’ est une solution de restauration en entreprise : c’est un frigo connecté qui permet aux collaborateurs d’une entreprise de choisir, à n’importe quel moment de la journée, des repas gourmands et équilibrés, fabriqués localement avec des produits frais, de saison et locaux, le tout pour un prix abordable. Les produits sont accessibles 24 heures sur 24 sans commande préalable. Carot’ permet de créer un nouvel espace de restauration convivial au sein d’une entreprise avec une offre de produits de qualité, très diversifiée mais adaptée à la typologie et aux besoins des différents clients. C’est un frigo qui est vraiment humanisé à travers des évènements organisés tout au long l’année.
Chez Carot’ nous sommes aussi très vigilants sur les enjeux environnementaux et sociaux, c’est pourquoi nous avons d’ores et déjà mis en place des emballages réutilisables et nous employons tous nos livreurs en CDI.
D’où vient l’idée de la création de CAROT’ ?
En tant que salariés dans nos vies professionnelles précédentes, nous avons pris conscience que la pause déjeuner était le dernier espace de liberté pour prendre son repas mais aussi pour faire du sport, des courses, ou caler des réunions de travail : or en dehors du sacrosaint créneau midi-13h30, il s’avère extrêmement difficile de trouver un repas de bonne qualité et pas trop cher ! Et l’exercice est encore plus compliqué pour toutes celles et ceux qui travaillent en horaire décalé ! Quant aux cantines traditionnelles, elles ne correspondent plus aux nouvelles attentes des convives et nécessitent de la part des entreprises de mobiliser de l’espace et un budget important. Nos expériences, chez Michel et Augustin pour Pierre-Yves et auprès de restaurants étoilés et de traiteurs pour Coline, nous ont poussé à créer un modèle hybride : Carot’ est la solution, entre le restaurant traditionnel et le traiteur, qui facilite l’accès à une bonne nourriture !
Comment avez-vous fait grandir Carot’ : avez-vous rencontré des difficultés et comment les avez-vous surmontées ?
Nous avons la chance à Lyon et au niveau national de profiter d’un tissu très favorable à la création d’entreprise. Nous avons démarré avec un prêt d’honneur et les conseils du Réseau Entreprendre et nous avons ainsi pu acquérir la crédibilité nécessaire auprès des banques. Bpifrance nous a aussi apporté du soutien et nous avons finalement pu créer Carot’ avec peu de capitaux propres. L’accélérateur H7 nous a ouvert des portes et permis de faire de nombreuses rencontres pertinentes pour notre développement. Bien sûr nous avons rencontré des difficultés mais, comme le précise Coline, nous avançons en « test & learn » : dès qu’on a une idée, nous la testons pour voir si elle fonctionne et nous en tirons les enseignements !
Le contexte économique de cette rentrée est très perturbé en particulier dans l’alimentaire. Carot’ est-elle impactée par cette crise et comment réussissez-vous à garder le cap ? Quels conseils pour les startups foodtech en cette rentrée ?
De toute crise naissent des opportunités mais il faut savoir s’adapter ! Plutôt que de rester centrés sur nos problématiques et isolés, nous avons fait le choix récent de collaborer plus fortement avec des traiteurs pour d’une part mutualiser les volumes et maintenir des prix attractifs mais aussi pour avoir accès à leurs savoir-faire et diversifier ainsi notre offre. La crise a finalement accéléré cette stratégie qui se révèle gagnante à tous les niveaux : les traiteurs optimisent leurs investissements, leurs locaux et leurs matériels et nous offrons à nos clients plus de choix avec par exemple des recettes du monde qui créent la surprise dans nos frigos !
Notre conseil aux startups c’est de profiter de cette crise pour prendre de la hauteur sur leur business, remettre en cause leur modèle, s’adapter, décloisonner, acter plus vite et enclencher. Il est particulièrement important aussi de rencontrer ses clients, d’échanger, d’avoir le courage de passer les hausses nécessaires et de garder le cap.
En tant que startup totem de la FoodTech Lyon AuRA, quels bénéfices voyez-vous à faire partie de ce réseau ?
De notre point de vue, la FoodTech Lyon AuRA permet de maintenir les relations entre le réseau des entrepreneurs et l’écosystème alimentaire de la région AuRA. Favoriser la démarche d’échange avec d’autres entrepreneurs qui partagent les mêmes problématiques est indispensable dans le contexte actuel tout comme maintenir les liens avec des grands comptes ou d‘autres acteurs de la filière et faire rayonner nos solutions.